OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Où est la limite entre street art et profanation? http://owni.fr/2011/06/22/ou-est-la-limite-entre-street-art-et-profanation/ http://owni.fr/2011/06/22/ou-est-la-limite-entre-street-art-et-profanation/#comments Wed, 22 Jun 2011 08:54:59 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=70934

Le street-art a-t-il une éthique ? Les street-artistes doivent-ils s’imposer des limites quant aux lieux qu’ils détournent ? La question est d’actualité : la semaine dernière, les soldats de bronze du monument à l’Armée Soviétique de Sofia (Bulgarie) se sont réveillés barbouillé. Un facétieux – et talentueux – street-artiste a ainsi profité de la nuit pour les repeindre en Superman, Captain America, Joker ou encore Ronald MacDonald et Santa Claus [plus de photos ici]… Pas très subtil sur le plan artistique, mais qu’importe.

Pour information, selon mon papa chéri (originaire du pays, si vous ne le saviez pas) :

L’inscription en bulgare se prononce “v krak s vréméto” et veut dire quelque chose comme “être au goût du jour”, ou “dans l’air du temps” (ou plus court : “allumé” ou “branché”).

De son côté, le DailyMail traduit ça par “Moving with the times”, le terme “krak” signifiant “pied”. Autre détail culturel, le monument est installé à l’entrée d’un vaste parc, en plein centre-ville de Sofia, à proximité de l’Université. Et son fronton est le terrain de jeu favori des jeunes skateurs occidentalisés… de quoi limiter la portée post-ironique du graffiti, près de 20 ans après la chute du régime soviétique de Todor Jivkov !

Passée cette parenthèse touristique, revenons à la problématique du jour : le street-art doit-il avoir des limites quant aux objets qu’il détourne ? Je m’interroge, au vu des premiers commentaires glanés sur facebook ou dans les médias occidentaux, qui semblent trouver l’oeuvre génialement sympathique. Certes, la création est relativement fun, reprenant les grands symboles colorés de la culture marchande américaine .

On peut aussi apprécier le regard de l’artiste, malgré le peu de subtilité dans le choix des personnages. Au choix, l’oeuvre offre deux niveaux de lecture : le premier, un peu bisounours, évoquera simplement la fin de la Guerre Froide et la substitution des références culturelles ; le second, plus cynique, soulignera que la libération par le capitalisme et l’ouverture des marchés provoque aujourd’hui les mêmes effets que la libération par l’Armée Soviétique en 1944 : une forme de pop-colonialisme qui ne dit pas son nom.

Mais toutes ces réflexions n’excusent pas le fond du problème : le graffiti est une PUTAIN DE PROFANATION d’un monument rendant hommage aux millions de soldats soviétiques morts, rappelons-le, pour avoir contribué à renverser le régime nazi. Ah, si les russkov n’étaient pas là

Je ne suis pas un fervent adepte de la sacralisation militaire, et je suis prompt à condamner le bullshit des censeurs qui voudraient que l’art n’approche rien qui puisse gêner Madame Michu, mais quand même. Ce n’est pas tant le graffiti qui me dérange, mais plutôt la manière dont « l’affaire » est relatée en Occident, à l’exception de La Voix de la Russie, qui rappelle au passage que le monument venait d’être nettoyé des nombreux graffitis nazis qui le parsèment régulièrement. Mais ça ne compte pas vraiment comme média occidental…

Si la tombe du Soldat Inconnu, ou pire, si le Mémorial Américain de Colleville-sur-Mer avait été tagué de la sorte, comment auraient réagi les médias occidentaux ? On aurait parlé de salir l’Histoire, d’insulte aux morts tombés pour la France, etc., les grands mots habituels. Pourquoi n’est-ce pas le cas ici ? Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul commentateur, sur l’article du DailyMail, pour rappeler que ces soldats sont eux aussi tombés pour la même cause ? Vous allez m’accuser de posture post-soviétique, et je plaiderai coupable, mais cette histoire m’emmerde pas mal et m’amène à m’interroger sur l’éthique du street-art.

Les graffeurs doivent-ils avoir une déontologie qui leur impose de ne pas taguer les tombes ou les monuments aux morts ? Ou bien doit-on considérer que tout, dans l’espace public, mérite d’être détourné de la sorte ? La question est finalement celle de l’art en général, et on aurait même pu la voir donnée au Bac de philo… À ceci près que l’on parle ici de l’art dans l’espace public, justement, et non pas cantonné à l’espace cloisonné des galeries et musées.


Publié initialement sur Pop Up Urbain sous le titre Entre street-art et profanation : quand l’homme d’acier travestit les soldats de bronze

Source illustrations : Pop Up Urbain

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[Spécial art de rue] Vendredi c’est graphism S02E18! http://owni.fr/2011/05/06/special-art-de-rue-graphism-s02e18/ http://owni.fr/2011/05/06/special-art-de-rue-graphism-s02e18/#comments Fri, 06 May 2011 08:09:15 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=61146 Hello & bon vendredi !

Cela faisait quelques temps que je voulais vous préparer un numéro spécial “art de rue”, graffiti, hacking urbain, art urbain, le terme est multiple et ses définitions varient. Cependant, l’attirance du public et la démocratisation de l’art de rue et de l’art dans la rue nous fait découvrir des projets de plus en plus diverses et passionnants. Cette semaine, j’ai donc fait ma petite sélection rien que pour vous, avec du graffiti animé, des idées pour la ville de New-York, des graffitis riquiquis, du tricot de rue, des interventions numériques entre hacking et oeuvre d’art et un WTF très raffiné ;-)

Bon vendredi et bon graphisme !

Geoffrey

Allez, on commence la semaine avec du graffiti-gif-animé ! Vous vous souvenez peut-être, je vous avais déjà présenté ces graffitis en gif animés réalisés par INSA & INKIE, cette série est peinte sur les murs non loin de la RECOAT gallery de Glasgow. Le résultat en photo animée est une grande première visuelle pour moi, oui, un graffiti qui bouge, c’est tout de même inhabituel ! Beaucoup avaient crié au “faux”, mais voici, depuis quelques jours, la vidéo qui présente leur processus de travail.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Cette semaine fut aussi pour moi l’occasion de découvrir le projet “Omnibus”. Le concept d’Omnibus est d’être une vitrine des bonnes idées pour l’avenir des villes et du milieu urbain. Conçu dans l’intérêt public, il est en ce moment a l’essai dans cinq arrondissements de New York. Cet engagement continu envers la ville vient directement de celles et ceux qui vivent dans la ville, ainsi, au travers du “Festival des idées pour une ville nouvelle” (qui a lieu à New-York, du 4 au 8 mai), ces citoyens tentent d’exploiter la puissance créatrice de la communauté. Voici déjà, et en images, quelques idées répertoriées sur le site internet du projet.

source

Voici également des projets réalisés lors d’un workshop avec Evan Roth autour du Hacking urbain. Les idées sont souvent très simples mais inspirent réellement la réaction de leur public. En effet, la ville à ses codes, ses normes et ses habitudes. Tous les dérèglements de ces habitudes provoquent chez les passants des réactions qu’il est toujours intéressant d’observer :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Allez, on enchaîne notre vendredi avec du graffiti minimaliste assez simple, anecdotique mais qui peut enchanter votre journée. En effet, le graffiti au spray, à la bombe est utilisé habituellement pour marquer la ville, la rue, les murs aux yeux de tous. Et là, Katie Sokol a choisi de faire l’inverse. Du haut de ses 24 ans et de son métier de photographe, elle réalise des petits graffitis individuels et à usage unique, pour faire pénétrer certaines personnes dans son univers imaginaire. Mignon et minimaliste :

source

Vous l’avez sûrement vue cette semaine, cette série de photographies présente les tricots de laine de l’artiste Juliana Santacruz Herrera qui a décidé d’injecter de l’imaginaire et de la couleur sur les trottoirs parisiens en bouchant les fissures et autres trous de la rue. Cette intervention visuelle est simple colorée et joue sur le contraste entre la couleur de la laine et le gris urbain. Le résultat est graphique, simple et surprenant.

source

Le WTF de la semaine est placé lui aussi sous le signe du street-art. La semaine dernière, un mur de Camperdown (une ville de l’Etat du Victoria en Australie), a été repeint par quelqu’un (propriétaires, agents immobiliers, etc.) sans en parler aux artistes et aux gens du quartier… La réponse, ironique, ne s’est pas faite attendre.

Pour le mot de la fin, je vous remercie toujours de passer par ici, et n’oubliez pas les Puces typographiques à Paris ce samedi (demain). Sinon, il va falloir poser une semaine de vacances la semaine prochaine car c’est la semaine de la Creative Week d’Adobe et ça risque d’être fort intéressant ! Et pour ceux qui peuvent aller à Los Angeles, il faudra absolument vous rendre à l’exposition street-art du siècle : au MOCA pour voir Art in the Street ! :-) C’est dit !

Et pour finir, une pensée sincère au député Patrick Roy qui nous a quitté, je lui ai dessiné une affiche.

Allez, en attendant reposez-vous bien et bon week-end !

Geoffrey

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[LeWeb] Pearltrees, des perles pour organiser le web http://owni.fr/2009/12/10/leweb-pearltrees-entretien-avec-patrice-lamothe/ http://owni.fr/2009/12/10/leweb-pearltrees-entretien-avec-patrice-lamothe/#comments Thu, 10 Dec 2009 08:15:24 +0000 [Enikao] http://owni.fr/?p=6047 patrice-lamothePearltrees est une start-up particulièrement remarquée, qui a été écoutée attentivement à l’occasion de l’événement LeWeb’09. Pearltrees propose un outil qui innovant permet de créer très simplement des séries de liens dynamiques sous forme de perles, en quelques clics, puis de les assembler en les rapprochant par un simple glisser-déposer : on obtient des sortes d’arbres thématiques, voire généalogiques si l’on enchaine plusieurs niveaux.

Patrice Lamothe, infatigable évangélisateur du web et des usages numériques, mais aussi passionné de sciences dures et de sciences humaines, a répondu à quelques questions pour les visiteurs de la soucoupe.

Petit résumé d’une riche discussion.

Comment est née l’idée fondatrice de pearltrees ?

C’est une réflexion de fond sur le web participatif, que j’ai menée pendant 3 ans à partir de 2004, à une époque où je bloguais activement sur la sociologie et la philosophie politique. Je me suis rendu compte que Jürgen Habermas et Bruno Latour décrivaient particulièrement bien les mécanismes des communautés participatives et que leurs théories s’appliquaient très bien au web social.

J’avais envie de proposer un nouveau moyen d’appréhender le web pour dépasser les limites techniques et aller vers leur vision organique, épurée pour éviter tout parti-pris.

Et dans les faits, comment cela se traduit-il ?

Je commencerai par parler d’une évolution en quelque sorte historique. Pour résumer un peu les âges du web grand public :

- dans les années 90 le contenu était en ligne sur quelques sites faciles à connaître, car peu de gens mettaient en ligne faute de compétences (les entreprises étaient presque les seules). C’est l’époque des portails, des favoris, il s’agissait avant tout de voir. Les enjeux tournaient autour de la mise en page, de l’ergonomie et du temps de chargement.

- au milieu des années 2000, il est devenu plus simple de créer du contenu et de le mettre en ligne, l’ADSL s’est répandu dans les foyers, c’est le début des blogs et des plateformes de partage (vidéo, favoris). Face à la multiplication des données il est devenu plus important de trouver. Les notions d’indexation, de ranking et autres optimisation de recherche devenaient primordiales.

- aujourd’hui, il y a quelque chose qui se dessine, c’est l’organisation du web : comment donner du sens à ce que je découvre en créant des hiérarchies et rattacher des contenus de tous types à des thématiques. La multiplicité des contenus demande non pas un simple rangement, même avec des cases multiples comme avec les tags de Digg ou delicious, mais une visualisation des liens. Et il ne s’agit pas de faire des cartes heuristiques qu’on appelle aussi mind mapping pour faire chic, car pour la plupart des gens c’est du chinois !

Avec pearltrees, j’ai voulu garder le partage qui fait la richesse des médias sociaux que l’on connaît déjà, en ajoutant la couche visuelle qui est rend l’organisation plus “naturelle”. Nos perles apportent donc à la fois la perception et l’organisation.

Qu’est-de qui différencie pearltrees d’autres formes d’archivage et de classement ?

Pearltees est un format universel, et la technique est reléguée dans les coulisses, notre interface épurée doit favoriser l’utilisation par les néophytes. Par rapport au tag que l’on trouve chez delicious par exemple, nous apportons du sens grâce à la représentation visuelle : relier deux perles, organiser un arbre à plusieurs embranchements dit quelque chose de plus que simplement des liens partageant un même tag.

Et puis la taxonomie des tags n’est pas toujours pertinente, parce que certains mots sont polysémiques ou parce que chacun voit des choses différentes dans un même mot-valise.

L’interface est agréable, mais on aimerait parfois pouvoir ajouter des couleurs pour notifier la typologie d’une perle, par exemple en fonction du type de contenu (bleu pour la vidéo, rouge pour le son, vert pour l’image…). Pourquoi ne pas ouvrir la porte à la personnalisation ?

Surtout pas ! Pour rentrer dans des considérations sémantiques, je dirais que toute ontologie résulte d’un choix “politique”, qui est donc arbitraire. Gödel en a fait la démonstration dès les années 30 : tout édifice doit reposer sur des affirmations arbitraires et indémontrables ou incomplètes.

Si j’impose le bleu pour la vidéo, il y aura toujours quelqu’un pour lui préférer une autre couleur. Si je crée de couleurs par catégorie, il se trouvera toujours une nouvelle catégorie qui sera un peu entre les deux. Au fond c’est ce qui anime les classificateurs depuis Darwin. On crée des boîtes pour ranger les espèces, et puis un jour on tombe sur l’ornithorynque et on se prend la tête, on déplace les boîtes pour voir, on en crée d’autres…

En mathématiques, ça porte un nom : le monde est continu, et non pas discret. Entre noir et gris, il y a une palette infinie de tons. Aussi, il vaut mieux rester sur ce qui fait le sel de nos navigations, c’est à dire les trouvailles.

Alors pearltrees, c’est un peu moins de personnalisation graphique pour plus d’efficacité ?

Avec pearltrees, je préfère que chacun puisse comprendre ce que n’importe quel utilisateur a organisé. Il n’y a pas besoin de chercher à comprendre les codes adoptés par cet utilisateur, tout devient plus simple et du coup plus naturel à partager. C’est aussi un des avantages de pearltrees : chacun peut prendre une série de perle d’un autre et les raccrocher à ses propres perles.

Le projet de démocratisation d’Internet, qui fait de chaque utilisateur un média potentiel, est inscrit dans son ADN d’origine. Les 200 premiers utilisateurs pouvaient lire du contenu, mettre en ligne du contenu, organiser le contenu. Nous nous inscrivons directement dans cette ligne.

Dans les dernières nouveautés de pearltrees, qui vient de passer en version beta, qu’y a-t-il ?

Nous intégrons désormais naturellement les flux Twitter, soit d’une personne, soit d’un hashtag. Twitter est dans l’instantané, c’est le real time web, c’est l’influx du monde de l’information et des interconnexions. Mais  les tweets sont très volatils. Aujourd’hui on peut les garder en mémoire, puis les ranger, les organiser, les relier aux perles des autres sur un même thème.

Avec pearltrees on apporte la mémoire à l’influx nerveux. Biologiquement parlant, quand la mémoire s’ajoute à l’influx, ça peut déboucher potentiellement sur l’intelligence. Voilà qui devient intéressant, non ?

Merci Patrice.

La perle officielle LeWeb’09.
leweb09

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Monde 2.0 via la Sekai Camera (Réalité Augmentée) http://owni.fr/2009/07/06/monde-20-via-la-sekai-camera-realite-augmentee/ http://owni.fr/2009/07/06/monde-20-via-la-sekai-camera-realite-augmentee/#comments Mon, 06 Jul 2009 12:42:27 +0000 Aurélien Fache http://owni.fr/?p=1728 Présentation du concept de la Sekai Camera (logiciel de réalité augmentée sur mobile) par Dominique Cardon.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

via

rebond possible : tag “ar” sur delicious/popular

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